FAUN ARDÈCHE CLASSIC : PREVIEW
Les classiques n'ont pas uniquement lieu en Belgique ce week-end. Jakob Fuglsang, Warren Barguil, Thibaut Pinot ou encore Guillaume Martin vous donnent rendez-vous en Auvergne Rhône Alpes pour les Boucles Drôme Ardèche. Ce samedi, c'est la Faun Ardèche Classic. Les coureurs s’expliqueront sur les pentes du Val d'Enfer, un mini Mur de Huy. présentation de la course.

La course
Date: Samedi 27 février 2021
Catégorie: Europe Tour (1.Pro)
Lieu: France (Auvergne-Rhône-Alpes)
Édition: 21ème
Format: classique, course d'un jour
Parcours: 171,3km entre Guilherand-Granges et Guilherand-Granges
Profil: puncheur
Équipes: 11 WT + 3 PT + 3 CT (21)
Participants: 147
TV: L’Équipe
Record de victoire: Arthur Vichot et 19 autres coureurs (1)
Tenant du titre: Rémi Cavagna (Deceuninck Quick Step)
Les favoris
***** Jakob Fuglsang, Andrea Bagioli
**** David Gaudu, Guillaume Martin, Jesus Herrada, Warren Barguil, Rui Costa
*** , Aleksandr Vlasov, Rémi Cavagna, Alberto Bettiol, Hugh Carthy, Aurélien Paret Peintre, Ion Izagirre, Simon Geschke
** Clément Champoussin, Odd Christian Eiking, Petr Vakoc, Nans Peters, Dries Devenyns, Jan Bakelants, Simon Carr, Alexandr Riabushenko
* Thibaut Pinot, Simon Clarcke, Magnus Cort, Alessandro de Marchi, Julien Simon, Fabio Aru, Alessandro Fedeli, James Knox, Quentin Pacher, Jonathan Lastra

L'homme à suivre
Jakob Fuglsang. Le Danois arrive en Ardèche avec le statut de grand favori. Il est dans une forme ascendante après avoir terminé huitième du Tour des Alpes maritimes et du Car, sa course de reprise. En retrait dans le Mur de Fayence (1,2km à 9,8%) dont les caractéristiques ressemblaient fortement au Val d'Enfer (1,6km à 10%), présent sur la Faun Ardèche Classic, Fuglsang espère trouver de meilleures sensations dans les forts pourcentages. Ce sera sa première participation à la course française. Il sera à la tête d'une très solide formation Astana Premier Tech. En effet, il sera entouré par Aleksandr Vlasov, Ion Izagirre, Omar Fraile, Oscar Rodrtiguez, Hugo Houle et Vadim Pronskiy. Fuglsang doublera Faun Ardèche Classic et Royal Drôme Classic. Ce seront ses deux premières courses d'un jour de la saison. En Auvergne-Rhône-Alpes, le vice-champion olympique préparera les Strade Bianche, le Tour des Flandres et les classiques ardennaises.
Parlons-en
Julien El Fares. Le transfert de Julien El Fares de NIPPO DELKO One Provence à EF Education - NIPPO a beaucoup surpris à l’intersaison. Le Français de 35 ans retrouve le World Tour onze ans après son année chez Cofidis, en 2009. Si cette année là, il avait remporté une étape de Tirreno Adriatico et le Tour de Wallonie, il avait ensuite passé dix ans dans des équipes continentales et continentales pro. Les arrivées du sponsor NIPPO, de la région Sud Provence Alpes Côte d'Azur et de One Provence dans l'équipe américaine ont permis son recrutement. L'équipe voulait un coureur français. Elle a opté pour El Fares. Pour le moment, le natif de Manosque, toujours à l'aise en début de saison, s'est illustré lors du Grand Prix La Marseillaise. Il y a pris la neuvième place. Julien El Farès a ensuite enchainé avec le Tour des Alpes Maritimes et du Var. Ce week-end, il courra au côté des trois autres recrues ayant quitté l'équipe provençale pour EF Education - NIPPO (Simon Carr, Hideto Nakane, Fumiyuki Beppu) mais aussi au côté de trois cadres de l'équipe de Jonathan Vaughters : Alberto Bettiol, Hugh Carthy et Magnus Cort.

Le coup de jeune
Andrea Bagioli. Le jeune puncheur italien de 21 ans en est déjà à sa deuxième saison chez Deceuninck Quick Step. Cette année, il cherchera à faire mieux que sa saison 2020 durant laquelle il a levé les bras à deux reprises : sur une étape du Tour de l'Ain puis sur une étape de la Settimana Coppi e Bartali. Bagioli était déjà aligné su la Faun Ardèche Classic, l'an passé. Il s'était classé dixième de l'épreuve, remportée par son coéquipier Rémi Cavagna. Il commence à prendre du galon dans le "WolfPack" et devrait être davantage protégé ce week-end, d'autant plus que c'est un spécialiste des pourcentages extrêmes et qu'il est doté d'une belle pointe de vitesse. Sur le papier, il a le profil idéal pour s'adjuger la course ardéchoise et sa voisine drômoise, le lendemain. Il est appelé à devenir un acteur majeur des classiques ardennaises et du Tour de Lombardie, qu'il a remporté chez les espoirs. Cependant, ce sera sa première course de la saison après son abandon lors de la dernière Vuelta, en octobre dernier. Le frère de Nicola Bagioli, recrue de Jérôme Pineau, chez B&B Hotels Pb/KTM. pourrait donc manquer de rythme.
L'armada
Groupama FDJ. Astana Premier Tech et Deceuninck Quick Step arrivent avec plusieurs leaders. Cependant, l'équipe française a de sérieux arguments à faire valoir. Elle n'a pas grand chose à envier à ses deux rivales. Les hommes de Marc Madiot pourront compter sur le duo David Gaudu - Thibaut Pinot et sur un équipier qui crève de plus en plus l'écran ces derniers temps, Bruno Armirail. Gaudu est l'un des grands favoris. Il aurait sans doute contester la gagne à Woods, Mollema et Narvaez, dans le Mur de Fayence, sur le Tour des Alpes maritimes et du Var s'il n'avait pas été si mal placé au pied. En 2018, le Breton avait terminé cinquième de cette même Faun Ardèche Classic, lors de la victoire de Romain Bardet. Thibaut Pinot lui sort d'un Tour des Alpes maritimes et du Var mitigé. Il était bien lors des deux premières étapes avant de vivre une journée galère lors de la troisième. Il est donc à nouveau dans le doute concernant son dos. Bruno Armirail sera le principal équipier des deux hommes. Depuis la Vuelta 2020, il vole littéralement. Les autres coureurs seront Sébastien Reichenbach, Ignatas Konovalovas, Simon Guglielmi et Clément Davy. La dernière victoire Groupama FDJ sur la Faun Ardèche Classic remonte à 2011 et au succès d'Arthur Vichot, aujourd’hui retraité. Vers une fin de la disette ?

À ne pas manquer
Le Val d'Enfer. Gravi à trois reprises, le Val d'Enfer est traditionnellement le juge de paix de la Faun Ardèche Classic. En principe c'est dans ce véritable mur de 1,6 kilomètres à 10% de moyenne que la course bascule même si l'an dernier Rémi Cavagna avait fait la différence bien plus tôt en s'échappant à plus de 80 kilomètres de l'arrivée. Dans les trente derniers kilomètres, trois difficultés majeures sont négociées : le Mur du Cornas (1,8km à 8,6%), la Côte de Saint Romain de Lerps (6,6km à 7%) et la Côte du Val d'Enfer (1,6km à 10%). Le sommet de la dernière difficulté du jour est situé à sept kilomètres du final. C'est le lieu idéal pour s'en aller seul puisque suivent ensuite une descente sinueuse et seulement trois kilomètres de plat. Petr Vakoc, Lilian Calmejane etc. les futurs vainqueurs à Guilherand-Granges ont souvent fait la différence dans le Val d'Enfer, le Mur de Huy ardéchois.

La décla'
"Les Classiques de l'Ardèche et de la Drôme sont des épreuves qui présentent du dénivelé. Ce sont des épreuves usantes. Elles permettent de bien préparer les échéances à venir, et notamment une course comme Paris-Nice, dont le départ est traditionnellement donné la semaine suivante. Ce sont comme deux classiques pour puncheurs-grimpeurs qui se suivent. Une fois le Tour de La Provence achevé, je suis resté basé dans le Sud de la France, pour effectuer un stage personnel. J'ai pu ainsi continuer à monter des cols, notamment dans l'arrière-pays Niçois, avec Clément Russo, mais aussi du côté des Bouches-du-Rhône en compagnie de Maxime Bouet. Ce bon bloc d'entraînement était destiné à préparer au mieux les épreuves de ce week-end, bien évidemment, mais aussi Paris-Nice qui arrive à grands pas. Je suis passé proche de la victoire l'an passé sur la Drôme Classic. J'étais en compagnie de Nibali et de Clarke devant, mais dans les pourcentages, je n'ai malheureusement pas assez cru en mes chances. Le plateau est encore plus relevé cette année, mais j'ai envie de performer sur ces deux belles courses du calendrier français. Nous devons nous montrer motivés ne serait-ce qu'envers les organisateurs. Le parcours de la deuxième course a été amoindri en kilomètres, mais le final est plus corsé. Il est évident que ce n'est pas pour me déplaire, on verra bien de toute manière les jour J. Mais mon ambition est forte."
(Warren Barguil, Arkea-Samsic)
AYMERIC PEZE