Harry Sweeny : "Prendre la tête entre les quatre et trois derniers kilomètres"

Le Tour de France, dès sa première saison professionnelle, Harry Sweeny ne perd pas de temps. À 22 ans, l'Australien est déjà l'un des hommes de base du train de Caleb Ewan, chez Lotto Soudal. Il se mettra au service de son sprinter même s'il ne s’interdit rien. Quand on remporte le Tour de Lombardie Espoirs, on peut briller sur la Grande Boucle. Interview découverte avec Harry Sweeny. 

Cette année, 45 des 184 participants découvrent le Tour de France. C'est plus que lors des éditions précédentes. Parmi eux, il y a même des néo-pros comme Harry Sweeny. Le natif de Warwick a un parcours atypique. Il a débuté par le triathlon comme son compatriote Richie Porte, qu'il aimerait voire succéder à Cadel Evans, dix ans après la première victoire australienne.

Avant d'intégrer Lotto Soudal, Sweeny a connu trois équipes : les équipes continentales Mitchelton BikeExchange et EvoPro Racing ainsi que le club Espoirs Lotto-Soudal U23. C'est dans l'antichambre de l'équipe belge qu'il a convaincu ses dirigeants de le promouvoir en World Tour, en remportant le Tour de Lombardie Espoirs. Sweeny a également été champion d'Océanie du contre-la-montre Juniors et a remporté une étape du Rhône-Alpes Isère Tour.

Cette année, les courses auxquelles il a pris part sont le Tour des Émirats Arabes unis, le Critérium du Dauphiné et le Tour de Belgique. S'il rêve de devenir un grand classicman, sa place est pour le moment dans le train de son ami Caleb Ewan, avec qui il s'entraine toute l'année, que ce soit en Australie, l'hiver, ou à Monaco, lors de leur saison européenne.

Harry, comment avez-vous débuté le cyclisme ?

J'ai débuté le cyclisme dans la catégorie Juniors, en U19. En fait, au début je pratiquais le triathlon puis j'ai muté vers le cyclisme au sein de mon Institut des Sports local.

Quel est votre profil de coureur ?

En tant que cycliste je me définirais comme un puncheur. Ça dépend vraiment de la course mais j'ai de belles aptitudes de grimpeur et je suis aussi capable de performer lors des classiques, toutes plates ou un peu vallonnées, comme celles que l'on retrouve dans les Flandres. Je pense donc que je suis un coureur au répertoire assez varié.

Comment vous sentez-vous à quelques jours du Grand Départ de Brest ?

Je suis bien-sûr super excité à l'idée de débuter mon premier Grand Tour. Initialement, cela aurait dû être le Giro mais au moment où les classiques ont débuté, au printemps, j'ai eu la COVID- 19. J'ai passé environ 15 jours sans faire de vélo. C'était un gros coup dur de manquer le Giro, mais d'un autre côté cela me permet d'être au départ du Tour de France. Au moment des premières étapes, cela fera trois mois que j'ai contracté le coronavirus.

Quels sont les objectifs de l'équipe ?

Les objectifs de l'équipe c'est principalement de remporter plusieurs étapes avec Caleb Ewan. Le protéger dans de possibles bordures et l'emmener au sprint requièrent un énorme travail d'équipe. La plupart d'entre nous seront à son service pour le soutenir. Nous avons également quelques coureurs qui tenteront de s'imposer en échappée, quand Caleb ne pourra pas sprinter pour la gagne. En bref, nous avons diverses options au sein de l'équipe.

Pouvez-vous nous expliquer votre rôle dans le train de Caleb Ewan ?

Ma position dans le train de Caleb Ewan est souvent de prendre la tête entre les quatre et trois derniers kilomètres, cela dépend du profil de l'étape et des sensations des autres coureurs. Je pense que c'est toujours intéressant d'avoir des coureurs polyvalents et capables d'interchanger leur place au sein d'un train, car les plans ne sont bien sûr jamais respectés à 100% dans le cyclisme. C'est crucial pour Caleb que nous soyons capables de glisser d'une position à l'autre, sans tout chambouler. Normalement après moi, l'ordre d'entrée en action est Tosh van der Sande, Roger Kluge, Jasper de Buyst et Caleb Ewan, le sprinter.

Que pensez-vous du parcours ?

Globalement cela va être une course excitante. Je la trouve équilibrée. Je pense que la première semaine sera particulièrement passionnante avec ses étapes en Bretagne. Sur ce type de terrain, la course est toujours imprévisible. En ce qui me concerne, je n'ai pas encore reconnu la moindre étape car je viens tout juste d'arriver du Critérium du Dauphiné et du Tour de Belgique. J'ai donc passé ces derniers jours davantage à récupérer.

Avez-vous un favori pour le classement général ?

Mon favori pour le classement général... j'espère Richie Porte. Je pense que ce serait un incroyable résultat pour lui.

PROPOS RECUEILLIS PAR AYMERIC PEZE