Interview Jeison Rujano : "Je m'entraîne quotidiennement avec mon père"
Vous souvenez-vous du Condor José Rujano, multiple vainqueur d'étape sur le Giro ? Son fils Jeison est prêt à prendre la relève. À
19 ans, il se fait d'abord un prénom au Venezuela avant d'embarquer pour l'Espagne. En 2021, il disputera des courses Espoirs sur la péninsule ibérique. Interview à lire.
□ C.A : Comment avez-vous débuté le cyclisme ?
■ J.R : Le cyclisme a toujours été présent dans ma vie depuis que je suis enfant mais cela ne m'intéressait pas beaucoup, jusqu'à l'âge de 13 ans. J'ai commencé à en faire en balade et j'aimais beaucoup, à chaque fois je ressentais plus de force et d'envie dans mes coups de pédale. J'ai débuté le vélo dans ma ville Santa Cruz de Mora (Mérida), au Venezuela.
□ C.A : Comment votre père José vous aide-t-il dans votre progression ?
■ J.R : Au début, il m'a donné un vélo pour commencer. Je ne partageais presque rien avec lui, ma mère María Velázquez m'a soutenu tout le temps et m'a emmenée courir dans les endroits proches qui étaient aux alentours. Après quelques années, le vélo est devenu ma routine et j'étais de plus en plus déterminé. Je savais que c'était mon chemin, mon destin.
Puis mon père est entré dans ma vie sportive, peu à peu jusqu'à ce que nous commencions à sortir nous entrainer tous les jours ensemble. Il a aussi commencé à me donner des conseils pour savoir comment m'entraîner et m'a dit que je devais me donner à 100%. Aujourd'hui, je m'entraîne avec lui au quotidien.
□ C.A : Quel type de coureur êtes-vous ?
■ J.R : Je me considère plus comme un grimpeur, je me démarque dans la haute montagne et dans les contre-la-montre.
□ C.A : Avez-vous déjà participé à des courses européennes ?
■ J.R : Je ne cours encore pas en Europe, j'avais prévu de le faire cette année mais la pandémie a tout chamboulé.
□ C.A : Que pensez-vous de votre saison 2020 avec Venezuela Pais de Futuro, êtes-vous satisfait de votre progression ?
■ J.R : Je pense que c'était une saison très courte, peu de choses ont été faites, mais finalement, il y a eu des résultats positifs lors du Championnat national et du Tour du Venezuela. On était heureux de donner des résultats à la fondation qui m'a soutenu dans les compétitions ces dernières années.
C.A : Vous avez signé avec l'équipe espagnole Hotel Tres Anclas ULB Sports Moll Autos de la Peña Beniopa pour 2021. Comment les avez-vous contactés et pourquoi avez-vous choisi cette équipe ?
■ J.R : Oui, je les ai contactés pour 2020 mais en raison de la pandémie, je n'ai pas pu rejoindre l'équipe. Je suis entré en contact avec eux par l'intermédiaire d'un cycliste vénézuélien qui vit en Espagne et j'ai choisi de me joindre à leur projet car ils m'ont donné l'opportunité de courir en Europe.
C.A : Connaissez-vous votre calendrier pour l'année prochaine ?
■ J.R : Mon programme actuellement est de disputer la Vuelta al Táchira et de prendre un avion pour l'Europe. Je prévois de voyager après la Vuelta al Táchira.
C.A : Quels sont vos objectifs à long terme ?
■ J.R : Mes objectifs sont de réaliser des saisons en Espagne et de devenir un bon cycliste.
C.A : Avez-vous déjà parlé avec Gianni Savio, l'ancien manager de votre père et aimeriez-vous courir également chez Androni Giocattoli-Sidermec ?
■ J.R : J'ai échangé des mots avec lui sur la Vuelta al Táchira et il m'a dit que j'étais encore jeune. Mais bien sûr que j'aimerais être dans cette grande équipe. Je pense que le temps nous le dira et s'il voit que j'ai du potentiel, tout peut arriver.
C.A : Quel est votre grand rêve ?
■ J.R : Mon rêve est d'intégrer une équipe professionnelle, de faire les choses correctement et de gagner des courses de renom.
AYMERIC PEZE