Jhonatan Guatibonza : "J’aime la vitesse"
Les sprinters colombiens ne sont plus une exception. Après Gaviria, Hodeg et Molano, c'est au tour de Jhonatan Guatibonza d'avoir sa chance en Europe avec UAE Team Emirates Gen Z. « Guati », 19 ans, vient d'accrocher ses premiers dossards à Murcie et Almería. Il ne souhaite pas brûler les étapes en 2024.
Jhonatan Guatibonza a triomphé à cinq reprises l'an dernier avec l'équipe continentale colombienne GW Shimano-Sidermec. La réserve U23 d'UAE Team Emirates croît en lui pour l'avenir et l'a intégré à un effectif de 11 coureurs prometteurs.
Comment as-tu commencé le cyclisme ?
J'ai commencé dans une école de cyclisme à 8 ans à Paipa, puis j'ai rejoint ma première équipe Ingeniería de Vías à l'âge de 12 ans. Je suis alors devenu champion de Colombie cadets. Plusieurs années plus tard, j'ai intégré l'équipe Talentos Colombia Bicicletas Strongman en Juniors 2. J'ai été champion national juniors de la madison sur piste même si j'ai quelque peu délaissé les vélodromes depuis.
J'ai surtout eu l'opportunité de faire une première tournée en Europe, et je me suis imposé en Italie lors de la classique DMT, organisée chaque année en hommage à Mario Cippolini. Je suis un sprinter qui aime la vitesse, les arrivées où il faut frotter.
Quel était ton cycliste préféré lorsque tu as commencé à suivre le cyclisme ?
Peter Sagan était mon coureur préféré. J'aimais son côté spontané et ses pirouettes. C'est un coureur qui était toujours détendu, il aimait ce qu'il faisait.
Quelle relation as-tu avec Sebastián Molano, également originaire de Paipa ?
Nous avons toujours été de bons amis. On se connait depuis 2018. Quand il est en Colombie, on s'entraîne beaucoup ensemble. C'est quelqu'un que j'admire vraiment pour son professionnalisme. Il m'inspire de la sécurité et j'aime recevoir ses conseils. « Prouve ton talent », c'est l'une des phrases qu'il m'a dit qui m'a le plus marqué.
Tu as triomphé sur le Tour de Colombie et le Tour de Táchira en 2023, ça a été une belle saison, n'est-ce pas ?
Passer de junior à professionnel, c'est toujours un défi. Gagner au Venezuela contre des coureurs élites m'a donné de la confiance et plus de tranquillité pour affronter la suite de la saison.
L'année dernière a été une année d'apprentissage avec de nombreuses victorieuses mais aussi plusieurs chutes. J'ai appris à appréhender la frustration avec parfois deux mois sans pouvoir accrocher un dossard. Luis Cely a été essentiel dans ma progression. J'ai grandi comme cycliste et comme individu. Avec Jhonatan Restrepo, nous nous sommes très bien entendus. Quand on arrivait au sprint, il me déposait toujours dans des conditions idéales. Il nous a à tous énormément apporté avec son expérience.
Préfères-tu disputer des courses par étapes ou d'un jour ?
L'an dernier, je n'ai pas pu me confronter aux meilleurs lors du Tour de Sicile à cause d'une chute le premier jour. J'aime les courses par étapes. Je récupère bien jour après jour. Hormis Paris-Roubaix, je préfère les courses par étapes aux classiques.
Avant ta première course à Almería, as-tu rencontré tes nouveaux coéquipiers ?
J'ai participé à un stage en décembre à Alicante avec mes coéquipiers et l'équipe World Tour UAE Team Emirates. C'est quelque chose d'extraordinaire. L'organisation et la cohésion dans l'équipe m'ont paru géniales. Il y a une belle camaraderie, on a beaucoup rigolé (rires, ndlr).
Quels sont tes objectifs en 2024 ?
Je suis très compétitif. J'aime lever les bras mais je veux aussi travailler en équipe et apprendre. Je suis encore jeune et j'ai beaucoup à apprendre. Je pense que 2024 sera une grande année.
Si tu pouvais remporter seulement une course, laquelle aimerais-tu gagner ?
Je suis amoureux de Paris-Roubaix. C'est une course que je regarde à la télévision depuis que je suis enfant. Ça a toujours été mon rêve de la disputer et de la remporter un jour. C'est une course qui implique beaucoup de de travail physique mais aussi mental car on doit résister aux secteurs pavés.
PROPOS RECUEILLIS PAR AYMERIC PEZE