Jhony Carapaz : "Richard a dit "Imiter, égaler, dépasser"

Dans la famille Carapaz, on aime le vélo. Richard a un héritier tout trouvé avec Jhony, 19 ans et déjà une référence dans les catégories de jeunes en Équateur. Le cousin de la "Locomotive du Carchi" compte à son palmarès de multiples titres nationaux sur route ainsi que sur piste, et fait actuellement partie de l'équipe U23 de la Continentale Banco Guayaquil. À la découverte de Jhony Carapaz.

"Former des personnes avant des sportifs"

À quel âge as-tu débuté le cyclisme ?

J'ai débuté le cyclisme il y a cinq ans de cela, à l'âge de 14 ans. J'ai débuté au sein du Club Richard Carapaz dans la province de Carchi, un lieu que j'apprécie beaucoup en raison de son altitude, de son climat ainsi que de ses montagnes et de son calme, idéaux pour nos entraînements.

Comment as-tu vécu de l'intérieur la création du Club Richard Carapaz, dont tu as été l'un des premiers membres ?

Le projet a débuté en 2017 grâce à Richard Carapaz et à la Fédération sportive du Carchi quand Richard courrait encore pour l'équipe Movistar, en Espagne. Ils cherchaient des jeunes talents pour les aider à grandir et faire d'eux des sportifs. Richard a dit « Imiter, égaler, dépasser » aux débuts du club. C'est une phrase importante à garder à l'esprit. Il faut suivre un modèle, apprendre et dépasser ses limites, sans oublier de faire ce que l'on aime. La priorité est avant tout de former des personnes avant des sportifs. Avec le club, j'ai évolué en Équateur mais aussi en Colombie, notamment à Cali.

Quel type de coureur es-tu ?

Je me défends très bien en moyenne montagne, sur le plat également. Je dois encore m'améliorer dans les longues ascensions afin de devenir un coureur plus complet. J'apprécie particulièrement m'entraîner aux Lagunas Verdes à 4 000 mètres d'altitude, sur la route du Volcán Chiles (Carchi, ndlr).

Continues-tu de pratiquer le cyclisme sur piste en plus de la route ?

Quand j'ai des objectifs importants comme des Championnats nationaux je pratique également la piste, principalement en poursuite individuelle et lors des épreuves de fond et de demi-fond comme la course aux points, le scratch et la madison. J'ai même un record national Cadets en poursuite individuelle (2m22s17c, le précédent record appartenait à Jonathan Caicedo, ndlr). Cependant, actuellement, je suis focalisé à 100% sur la route.

"Un moment unique à Quito"

Comment s'est déroulée ta dernière saison Juniors l'an dernier ?

J'étais très motivé l'an dernier car c'était ma dernière année dans la catégorie Juniors ainsi qu'au sein du Club Richard Carapaz. Au final, j'ai réalisé un très beau Tour d'Équateur Juniors (Jhony a terminé deuxième du classement général derrière le Colombien Daniel Felipe Guzman, ndlr), lors duquel j'ai remporté une étape à Cayambe sous une forte pluie en attaquant de loin. J'ai également obtenu des médailles lors des Championnats nationaux sur piste et sur route.

Tu as débuté dans la catégorie Espoirs lors du Championnat d'Équateur, as-tu ressenti un changement de niveau par rapport à ce que tu connaissais chez les Juniors ?

Je pense que c'est un niveau très différent. Lors des Championnats nationaux Richard Carapaz, Jonathan Caicedo et Alexander Cepeda ont agité la course (les Élites et Espoirs courraient ensemble mais n'avait pas le même nombre de tours à parcourir, ndlr). Mais nous nous sommes rendu compte que, nous aussi, nous pouvions être là. Cela me motive à continuer à m'entraîner afin d'être à nouveau à la lutte face à eux à l'avenir.

C'était un moment unique de courir avec des coureurs aussi expérimentés, surtout devant un tel public dans les rues de la capitale Quito.

"Arriver en forme sur le Tour d’Équateur"

Comment t'entraînes-tu ?

Je m'entraîne généralement à Playa Alta avec mes coéquipiers Steven Vela, Yostin Pozo et Abel Marcillo, parfois on rejoint également Jorge Montenegro, Alexander Cepeda et Richard Carapaz. Je prépare mes journées selon les plans d'entraînements de l'équipe, puis je me fais masser et je récupère.

Quel est ton programme de courses ?

Je vais disputer le calendrier national où les Espoirs courent avec les Élites, mais j'espère également pouvoir participer à quelques épreuves étrangères. J'aimerai arriver en bonne condition sur le Tour d'Équateur. Le but est d'obtenir de bons résultats pour pouvoir rejoindre l'an prochain l'équipe continentale Banco Guayaquil (la formation créée, cette année, par Richard Carapaz, le ministère des Sports équatorien et Banco Guayaquil, ndlr) ou une autre structure.

Quel est ton rêve ?

Mon rêve a toujours été de devenir champion du monde. Toutefois, pour le moment je dois continuer à travailler et à apprendre dans l'équipe afin d'avoir une chance de rejoindre l'Europe.

PROPOS RECUEILLIS PAR AYMERIC PEZE