LA SÉCURITÉ DES COUREURS MISE À L’ÉPREUVE
Avec l'évolution du matériel, la question de la sécurité revient très souvent sur la table. Malgré l'amélioration des conditions de course, notamment avec le port du casque obligatoire depuis le début des années 2000, cela n'empêche pas que des drames se produisent régulièrement lors de courses ou de sessions d'entraînements. Blessures, brûlures, contusions, fractures, saignements. Ces quelques exemples nous rappellent chaque jour la dangerosité de ce sport, pour lequel certains y perdent même la vie.
Les vélos sont plus légers, les freins plus performants, les roues plus fines, l'aérodynamisme plus affiné, de quoi augmenter grandement les performances des athlètes mais aussi leur vitesse sur tous types de profils. Le plus dangereux reste en descente où les vitesses atteintes sont parfois vertigineuses avec la barrière symbolique des 100km/h dépassée.
Les coureurs, obnubilés par la victoire, prennent des risques inconsidérés et cela se termine régulièrement en accident. Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step) tombait lourdement lors du Tour de Lombardie en août 2020, il en est ressorti avec une fracture au bassin et une contusion du poumon droit. Christopher Froome (Israel-Premier Tech), lui, chutait lourdement lors du Critérium du Dauphiné en juin 2019. Le Britannique n'est que l'ombre de lui même aujourd'hui, en difficulté pour retrouver son niveau d'en temps, conséquence de ses multiples fractures à la hanche, aux côtes, au fémur et au coude.
La phase de rééducation est toujours compliquée pour un cycliste, retrouver sa forme passée et pouvoir à nouveau peser sur les courses n'est pas chose facile. Les blessures toujours plus nombreuses forcent des athlètes à jouer les seconds rôles, voir à traîner en fond de peloton. On pense tout de suite à Froome, cité plus haut, quatre fois vainqueur du Tour de France, qui depuis sa chute n'a jamais réussi à revenir au plus haut niveau.
Egan Bernal (INEOS Grenadiers) a lui aussi connu une très lourde chute qui l'a éloigné du vélo pendant plusieurs mois. On peut même parler de miracle qu'il ne soit pas paralysé d'après les médecins. Le Colombien était promis à un grand avenir à l'instar d'un Tadej Pogacar ou d'un Jonas Vingegaard avec une victoire sur le Giro ainsi que sur le Tour de France. Malheureusement, il semble compliqué pour lui de retrouver les premières places du peloton mondial à l'heure actuelle.
Certains n'ont pas cette chance et périssent en ayant pratiqué leur passion jusqu'au bout. On pense principalement à Gino Mäder (Bahrain-Victorious) qui est décédé à l'hôpital des suites de ses blessures lors d'une chute sur le Tour de Suisse 2023, dans la descente d'Albula. Un jour noir pour le cyclisme international qui nous rappelle les risques pris par les cyclistes chaque année.
On peut aussi citer le jeune Belge Bjorg Lambrecht, mort le 5 août 2019 après une chute sur le Tour de Pologne. Mais également son compatriote, Michael Goolaerts, décédé le 8 avril 2018, d'une crise cardiaque lors de l'édition 2018 de Paris-Roubaix.
Malgré une modernisation des moyens de sécurité mise en place au fil des ans, le danger persiste et il reste impossible de protéger la vie des coureurs à chaque instant.
MARIUS LEFÈVRE