LES AMBITIONS DES LEADERS
26/08/2023
Les grands favoris au maillot rouge se sont prêtés au jeu des questions-réponses a Barcelone en amont du Grand Départ, prévu samedi dans la capitale catalane. Remco Evenepoel, Primoz Roglic, Jonas Vingegaard, Juan Ayuso, Geraint Thomas, Enric Mas et João Almeida se confient.
Crédit photo : Getty Images
Remco Evenepoel
"Mes attentes ? Ne pas attraper le Covid ! Blague à part, comme toujours j'espère pouvoir gagner une étape et viser le podium final à Madrid. Ce seront mes principaux objectifs. J'ai reconnu l'étape de l'Angliru, j'ai fait la montée en mode course, donc je sais à quoi m'attendre.
L'an passé nous n'avions fait aucune reconnaissance pour La Vuelta, et j'avais été désavantagé. Mais l'Angliru n'est pas la seule ascension difficile, il y a aussi le Cruz de Linares le lendemain, la fin du Tourmalet est aussi très raide... Donc c'est bien d'avoir pu reconnaître toutes ces ascensions, et d'avoir pu me préparer sur des cols longs et pentus. Ma préparation n'a pas été trop perturbée par le contre-la-montre des Mondiaux. C'était un chrono long, donc un effort similaire en terme de durée à celui d'une ascension comme le Tourmalet. J'ai juste dû perdre un peu de poids ces deux dernière semaines.
Dire 'Je vais gagner ce Grand Tour' est très difficile, car tellement de choses peuvent arriver. J'en ai fait l'expérience au Giro. Mais je m'améliore par rapport à l'an passé. J'avais dit que je visais le top 10 et j'ai gagné. Maintenant que j'ai gagné, je dis que je vise le podium. Ce qui me semble assez juste. Avoir un mauvais jour, tomber malade, chuter, tout ça peut arriver si facilement. Si je gagne 3 ou 4 étapes mais finis 12e, ce sera une très bonne Vuelta. C'est pour ça que mon objectif initial est une victoire et le podium".
Primoz Roglic
"Je suis le grand favori ? Non, non. On part tous de zéro quand un Grand Tour débute. On verra bien comment ça va se passer... C'est vrai que nous avons beaucoup de qualités au sein de notre collectif. On a une dream team ? À nous de le prouver. C'est un beau challenge qui se présente en tout cas. On espère lancer tout ça parfaitement dès le chrono par équipe samedi. Ca ne dépend pas que de nous, il y a plein de coureurs motivés et très forts. Ça promet une grosse bagarre, je suis prêt pour cela."
Jonas Vingegaard
"Premièrement, ce n'est pas la première fois qu'on essaye d'arriver sur un Grand Tour avec deux grands leaders. On l'a déjà fait à plusieurs reprises, et ça s'est plutôt bien passé à chaque fois. Je pense qu'on travaille super bien ensemble avec Primoz (Roglic), on est très impatients d'être au départ. Donc je ne pense pas qu'on a besoin de 'choisir' l'un de nous deux. On verra sur la route, et on s'aidera mutuellement. L'objectif principal est de gagner. On ne court pas l'un contre l'autre, mais l'un avec l'autre. Le parcours me semble difficile. Je pense que ça nous correspond bien, à moi et à l'équipe. Primoz et moi avons hâte d'en découdre. C'est une très bonne course pour nous.
Comment battre Remco Evenepoel ? C'est dur à dire pour moi, car comme ça a déjà été dit, je n'ai pas beaucoup couru contre lui... C'est compliqué de se projeter et de faire des comparaisons."
Juan Ayuso
"Je me sens plutôt bien. La préparation a été bonne et sans les deux chutes d'Ordizia et de Getxo, cela aurait été parfait. J'attends ça avec impatience et j'espère qu'il ne se passera rien de grave. Cette année, c'est une édition plus dure, avec beaucoup plus de dénivelé et je pense que cela me conviendra mieux que l'an passé (2022). J'ai progressé depuis l'an dernier, j'ai envie de gagner une étape sur mes routes, mais le plateau est très relevé, on verra bien. Je vais pouvoir me jauger face aux meilleurs sur les grands Tours à l'heure actuelle, il ne manque que Tadej Pogacar. Avec Joao Almeida, on a deux superbes cartes à jouer, même si l'on sait que nous ne sommes pas au niveau de Jonas Vingegaard. Je dois y croire, je vais pouvoir me jauger avec tous les meilleurs avant d'aller sur le Tour de France."
Geraint Thomas
"Je me sens bien, c'est la première fois que je double le Giro et La Vuelta dans ma carrière. La dernière fois que je suis venu ici, c'était à la suite du Tour de France et c'était horrible pour être honnête (en 2015, il avait fini 69e). Cette fois, je suis bien mieux préparé, les entraînements se passent bien, je suis prêt pour faire une course solide. La course s'annonce difficile et les coureurs au départ sont forts.
Remco Evenepoel est évidemment super fort, il fait partie des favoris sur qui la course va reposer, tout comme Jumbo-Visma. Je pense que les courses d'un jour lui correspondent plus, pour le moment. Mais je ne dis pas qu'il est mauvais sur les Grand Tour bien sûr, il a tellement de talent qu'il s'en sort très bien aussi, on l'a vu l'an passé. Il fera assurément partie des plus forts sur ces trois semaines. Après le Giro, j'ai fait une grosse coupure, puis j'ai repris l'entraînement doucement pour retrouver la forme. Mais c'est étrange pour moi d'avoir ces deux pics de forme, je ne suis pas habitué à ça durant une saison. On verra, mais je me sens bien, l'équipe ici est bonne et motivée, j'ai hâte de débuter la course."
Enric Mas
"J'ai raté le Tour de Burgos, et je n'ai pas non plus fait le Giro ou le Tour avant cela, donc j'espère que je commencerai la Vuelta en me sentant plus frais que certains de mes rivaux. Il y a beaucoup de coureurs de haut niveau en bonne forme, mais peut-être que Primoz est dans la meilleure forme, mieux que Remco Evenepoel ou Jonas Vingegaard."
João Almeida
"Ma forme n'est pas vraiment la même qu'avant le Giro. Je ne me suis pas entraîné autant que je l'aurais souhaité à cause de ma chute subie lors des Championnats du monde. Je pense tout de même m'être suffisamment entraîné et ma forme devrait être bonne. J'en saurai bientôt plus de toute façon, j'attends avec impatience cette grosse première semaine. La concurrence promet d'être rude, mais notre coopération est bonne avec Juan et je pense donc que nous pouvons lutter pour le podium."