MASOMAH ALI ZADA, DE "PETITE REINE DE KABOUL" À IMPÉRATRICE DE TOKYO

28/07/2021
Crédit photo : Getty Images
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Ce mercredi, parmi les vingt-cinq engagées du contre-la-montre olympique féminin, il y avait une participante pas comme les autres. Masomah Ali Zada, ne portait pas les couleurs de l'Afghanistan, son pays natal, ni celle de la France, son pays d'accueil, mais le maillot blanc de l'équipe olympique des réfugiés, rassemblant des athlètes ayant quittés leur pays en crise à la recherche d'une vie meilleure.

L'Afghane de 25 ans a connu deux exils. Le premier pour rejoindre l'Iran, en raison de la persécution par les talibans des Hazaras, minorité chiite à laquelle elle appartenait. De retour en Afghanistan, elle poursuit sa pratique du cyclisme qu'elle a découvert en Iran. Mais les femmes cyclistes sont mal perçues par la population locale. Il est inconcevable de les voir exercer ce sport, qui plus est dans des tenues moulantes. Alors Masomah est insultée, on lui jette des pierres et elle est même battue. C'est pourquoi elle rejoint la France grâce à celui qui deviendra son entraîneur Thierry Comunal. Elle se mets ensuite à étudier le français afin d'entamer des études de génie civil et d'intégrer l'équipe des réfugiés aux JO de Tokyo 2020.

Si elle a bouclé les 22 kilomètres du parcours en dernière positon, l'essentiel était ailleurs. La "petite reine de Kaboul" a livré un message fort pour les droits des femmes et donné de l'espoir aux réfugiés politiques du monde entier.

"C'est un souvenir inoubliable. C'est mon premier contre-la-montre, ma première fois aux Jeux Olympiques. Je suis aussi la première cycliste de l'Afghanistan à participer aux JO. C'est une grande responsabilité sur mes épaules. Mais je suis très contente de ma course parce que j'espère bien qu'après moi, on puisse aider les autres réfugié(e)s qui aimeraient faire du sport et participer aux JO. Je veux aussi ouvrir la porte pour les autres femmes en Afghanistan et dans tous les pays où les femmes ne peuvent pas faire de vélo. Je suis déjà gagnante contre ces gens qui pensent que les femmes ne peuvent pas faire du vélo."

AYMERIC PEZE