Nixon Rosero : "Lizarte me suit depuis le Tour de la Juventud 2020"

14/02/2022

Richard Nixon : il ne s'agit pas de l'ex-président américain, mais bien de la contraction de Richard Carapaz et Nixon Rosero. Pour cause, le second suit les traces de la "Locomotive du Carchi". Après avoir été le maillot fort de son club, Nixon Rosero, 20 ans, rejoint Lizarte, le club espagnol qui a permis à Carapaz de devenir le champion qu'il est aujourd’hui. À la découverte de la valeur montante du cyclisme équatorien. 

Crédit photo : Direct Vélo
Crédit photo : Direct Vélo

"J'ai étudié au collège d'El Playón de San Francisco"

Comment as-tu débuté le cyclisme ?

J'ai commencé à monter sur un vélo à quatre ans. Puis à l'âge de treize ans, j'ai connu mes premières courses au niveau national. Dans la province de Sucumbíos, dont je suis originaire, mon premier entraîneur a été Georges Huera. J'ai rapidement progressé en devenant champion national sur route, du contre-la-montre ainsi que sur plusieurs disciplines sur piste dans les catégories de jeunes. Lors de ma dernière année Juniors, en 2020, j'ai intégré le club de Richard Carapaz (Club de Alto Rendimiento Richard Carapaz, ndlr) et j'ai remporté le Tour d'Équateur Juniors (Tour de la Juventud, ndlr).

D'où es-tu originaire ?

Je suis originaire du Carchi mais j'ai fait mes gammes dans la province de Sucumbíos, c'est celle-ci que j'ai toujours représenté lors des championnats nationaux. Comme moi, Richard Carapaz, Jhonatan Narváez, les cousins Cepeda (Alexander et Jefferson, ndlr), Santiago Montenegro et une bonne partie des meilleurs cyclistes équatoriens ont étudié au Collège d'El Playón de San Francisco (Sucumbíos, ndlr). Même si nous n'étions pas dans les mêmes classes en raison de la différence d'âge, j'ai une amitié de longue date avec eux.

"Nous vivons à 3200 mètres d'altitude"

Jhonatan Narváez, Alexander et Jefferson Cepeda, Santiago Montenegro et bien d'autres y sont nés, quel est le secret d'El Playón de San Francisco ?

Je pense que c'est principalement l'altitude. Au Playón de San Francisco, nous vivons à 3200 mètres au-dessus du niveau de la mer. Cependant, la météo est assez pluvieuse (rires, ndlr).

Que t'a-apporté le cyclisme sur piste ?

Aujourd'hui, je me consacre pleinement à la route. Cependant, jusqu'en Juniors, je pratiquais la piste en complément de la route. Je pense que c'est une discipline importante pour gagner en agilité car avec des vélos sans freins il faut être adroit pour se placer et anticiper les mouvements. Les épreuves auxquelles je participais et qui correspondaient le mieux à mes caractéristiques étaient celles d'endurance comme la course aux points et la poursuite.

Quel était ton rêve d'enfant ?

Depuis tout petit, mon rêve a toujours été de devenir cycliste professionnel. J'aimerais pouvoir dire que je fais partie du World Tour et c'est ce pour quoi je travaille tous les jours.

Crédit photo : Álvaro Pérez
Crédit photo : Álvaro Pérez

Quel est ton profil ?

Je suis un grimpeur. Je pèse 59,5 kg pour 1 mètre 73. J'apprécie les montées longues avec un pourcentage de 7-8%.

Le contre-la-montre est-il une lacune pour toi ?

Je pense qu'en Équateur je me débrouille très bien en contre-la-montre, mais que par rapport au niveau européen je dois fortement m'améliorer (rires, ndlr). Je ne travaille pas encore le contre-la-montre et je n'ai pour le moment pas de vélo spécifique à la maison.

As-tu découvert un nouveau cyclisme lors de ton arrivée en Europe l'été dernier ?

Ça a été très difficile d'arriver en Europe. On me l'avait dit. Les coureurs sont très offensifs et le rythme est élevé du début à la fin. Les tactiques sont également importantes. Mais j'ai réussi à m'adapter et à courir à l'avant. Ça a été une expérience très enrichissante.

Crédit photo : Fédération Colombienne de Cyclisme
Crédit photo : Fédération Colombienne de Cyclisme

"Je suis resté un mois en France"

Ce changement t'a-t-il nécessité un temps d'adaptation ?

Oui. Je ne suis pas resté longtemps en Europe, seulement deux mois : un en France (Tour de Savoie Mont-Blanc, Tour de l'Avenir et Circuit des Ardenne, ndlr) et l'autre en Belgique pour préparer les mondiaux. De plus, c'était ma première saison chez les Espoirs.

Le mondial ne s'est pas très bien déroulé sur les pavés. Le plus important est d'avoir réussi à terminer la course (127ème à 14'36" du vainqueur Filippo Baroncini, ndlr).

Était-ce la première fois que tu représentais la sélection équatorienne lors d'une compétition internationale ?

C'était la première fois que je représentais mon pays lors d'un Championnat du monde. Je l'avais déjà fait auparavant à l'occasion des Championnats panaméricains, à Jalisco au Mexique, en 2019. Pour ma première année chez les Juniors, j'étais satisfait de ma performance en terminant quatrième du contre-la-montre (à 1'22" du vainqueur Germán Darío Gómez et 0'18" de Vinicus Rangel Costa, troisième et aujourd'hui chez Movistar, ndlr) et en étant acteur lors de la course sur route.

Crédit photo : Álvaro Pérez
Crédit photo : Álvaro Pérez

"Je peux compter sur Richard"

Comment as-tu signé chez Lizarte ?

Lizarte (club amateur espagnol par lequel sont passés Richard Carapaz, Andrey Amador et Marc Soler, ndlr) me suivait depuis le Tour de la Juventud (Tour d'Equateur Juniors, ndlr) 2020. Ça les avait impressionnés que je m'impose avec plus de dix minutes d'avance. Puis lors du Tour de l'Avenir 2021, ils se sont rendu compte que j'avais du potentiel lorsqu'ils m'ont vu parmi les dix meilleurs jeunes ainsi qu'à l'avant de la course, lors des étapes de montagne.

Quelle est ta relation avec Richard Carapaz depuis ton année au sein de son club ?

J'ai énormément appris au sein du club de Richard Carapaz. Richard en est le directeur. Il m'a toujours apporté de précieux conseils. Je m'entraîne parfois avec lui, même si la plupart du temps c'est plutôt avec Alexander Cepeda que je partage mes entraînements.

Je vivrai à Pampelune (Navarre, ndlr), cette année. Richard m'a déjà parlé de la vie en Espagne au sein de l'équipe Lizarte et je peux compter sur lui en cas de besoin.

Connais-tu ton programme ainsi que tes objectifs ?

Je participerai aux Championnats d'Équateur (du 18 au 20 février à Quito, ndlr), ensuite je m'envolerai pour l'Espagne. Ça serait un honneur de pouvoir porter le maillot de champion national en Europe. J'aimerai également être aligné sur le Tour d'Italie Espoirs (du 9 au 18 juin, ndlr), sur lequel mon équipe est inscrite, et sur le Tour de l'Avenir, course sur laquelle tous les yeux des grandes équipes sont rivés.

PROPOS RECUEILLIS PAR AYMERIC PEZE