Oscar Chamberlain : "Rouler sur les pavés est un art"
Le jeune Australien est le nouveau champion du monde juniors du contre-la-montre. Comme Evenepoel et Tarling, Oscar Chamberlain a dompté l'horloge chez les jeunes. Également sur le podium de Paris-Roubaix chez les moins de 19 ans, il fait pour le moment le bonheur d'AG2R et a un avenir radieux devant lui.
Un talent exceptionnel. Oscar Chamberlain a le potentiel pour s'imposer comme l'une des nouvelles références mondiales du contre-la-montre, même s'il brille également sur les pavés. Chamberlain a ainsi remporté le Grand Prix E3 dans la catégorie juniors et terminé deuxième de Paris-Roubaix. Courtisé par de multiples équipes et pas des moindres, il courra toujours pour AG2R en 2024. Chamberlain composera la nouvelle équipe continentale, vivier à talents de la structure World Tour.
Comment as-tu commencé le cyclisme ?
J'ai commencé le vélo parce que mes parents étaient eux-mêmes cyclistes. Ils m'ont emmené faire quelques balades et j'ai ensuite été assez bon pour commencer à courir en compétition. Quand j'étais enfant, j'ai essayé tous les sports possibles, j'ai joué au rugby, au football, au football australien, au cricket et j'ai même pratiqué le triathlon, mais j'étais meilleur comme cycliste.
Enfant, quel était ton coureur préféré ?
Quand j'ai commencé à regarder le cyclisme, j'adorais Sagan et Kwiatkowski.
Pourquoi avoir rejoint AG2R Citroën juniors cette saison après une première expérience en Europe avec Cannibale l'an dernier ?
J'ai décidé de rejoindre AG2R parce que je pense que c'était la meilleure équipe juniors au monde. Je sentais que si je voulais continuer à grandir en tant que cycliste, AG2R était l'endroit idéal.
Ce n'est pas si courant de voir un Australien dans une formation française, comment t'es-tu adapté à l'équipe ?
Mes parents adoraient voyager. Alors en grandissant, j'ai passé beaucoup de temps en Europe, j'ai même passé six mois dans une école française. Je connaissais donc un peu la culture et la langue françaises, je ne la parle pas couramment mais je la connais suffisamment pour pouvoir la comprendre. De plus, l'équipe m'a toujours soutenu et m'a facilité la transition.
Comment le staff t'encadre-t-il dans ta progression ?
L'équipe m'a été d'une grande aide dans tous les domaines, y compris en contre-la-montre. Alex Pacot est mon entraîneur et nous avons extrêmement bien travaillé ensemble cette saison. Il m'a aidé avec mon ajustement de vélo et l'entraînement spécifique pour l'effort solitaire.
En 2022 et 2023, tu as passé une grande partie de l'année loin de ta famille, était-ce difficile ?
Ma famille me soutient énormément. Avoir l'opportunité de voyager à l'étranger et de courir aussi longtemps que moi n'est pas très courant pour un junior australien. Être loin de mes amis et de ma famille a été très difficile, mais j'ai un bon groupe d'amis en Europe maintenant. Donc ce n'est pas comme si j'étais seul toute l'année. J'ai aussi pu voir ma famille lors de quelques-unes de mes courses.
Quels sont tes autres points forts en plus du contre-la-montre ?
Je pense que mon avenir sera dans les contre-la-montre et les classiques, j'apprécie également les petites courses par étapes.
Si tu pouvais remporter seulement une course, laquelle aimerais-tu gagner ?
Ce serait le Championnat du Monde chez les professionnels. La deuxième serait Paris-Roubaix.
Cette année tu as terminé deuxième de Paris-Roubaix Juniors, penses-tu posséder les caractéristiques pour devenir l'un des meilleurs spécialistes des classiques du Nord ?
J'ai toujours apprécié les classiques, sur les quatre fois où j'ai couru sur les pavés de Roubaix, je suis monté trois fois sur le podium. Parfois, c'est une question de chance, mais je pense que rouler sur les pavés est un art et j'adore à quel point cet exercice est brutal.
Penses-tu-que Joshua Tarling sera ton grand rival dans les années à venir ?
Il a montré à tout le monde qu'il sera l'homme à battre dans les années à venir.
Comment imagines-tu ta progression ?
Je pense qu'il vaudrait mieux pour moi ne pas précipiter le processus et prendre mon temps pour apprendre et progresser.
PROPOS RECUEILLIS PAR AYMERIC PEZE