Santiago Garzón : "Une structure accueillante envers les étrangers"
Le grimpeur de Gama est l'un des seuls Colombiens évoluant en France, au sein de l'AVC Aix-en-Provence, club historique de Nationale 1. À
18 ans, Santiago Garzón, déjà sur le podium des Tour de Colombie Cadets et Juniors et auteur de performances significatives en Italie, s'adapte idéalement à la catégorie Espoirs, comme le prouve sa récente victoire au classement des jeunes du Tour de Bidasoa.
"Travailler tout type de terrain"
D'où es-tu originaire ?
Je suis originaire de Gama (Cundinamarca), à trois heures de la capitale Bogotá. En Colombie, je vis à 2300 mètres d'altitude. Tous les jours après les entraînements, je dois escalader une montée de dix kilomètres pour rentrer à la maison. À proximité, se trouve également le Paramo de la Cuchilla, une ascension de 25 kilomètres.
Comment as-tu débuté le cyclisme ?
J'ai débuté à douze ans grâce à ma famille. Mon père et mon oncle étaient cyclistes. J'ai fait trois ans et demi de VTT au niveau régional avant d'arriver sur route à seize ans.
Comme je suis venu assez tard au cyclisme sur route, j'ai beaucoup appris au sein de la formation Ciclismo Capital. Cela me donne davantage de motivation de voir jusqu'où est arrivé Brandon Vega (Drone Hopper - Androni Giocattoli, ndlr) avec qui j'ai couru une demi-saison.
J'ai terminé sur le podium des Tour de Colombie Cadets (Vuelta al Futuro) et Juniors (Vuelta del Porvenir).
Quel type de coureur es-tu ?
Les ascensions sont ce que je préfère. Je mesure 1 mètre 74 et pèse 56 kg. Cependant, je dois travailler sur tout type de terrain car c'est important en vue des Grands Tours. Je me concentre actuellement surtout sur le plat et les descentes afin d'y combler mes lacunes. Je sais également que le contre-la-montre n'est pas à négliger pour nous, les Latino-Américains.
"Sept mois en France"
Comment s'est déroulée ton arrivée à l'AVC Aix-en-Provence ?
Cela fait trois semaines que je suis arrivé en France. Il est prévu que je retourne en Colombie début octobre, mon séjour en France devrait donc durer sept mois.
L'AVC Aix-en-Provence est une équipe performante avec une grande expérience. Ils m'ont accueilli de la meilleure des manières, je suis content d'appartenir à cette formation.
Quel est ton rythme de vie en France ?
Je vis à Aix-en-Provence, dans le Sud de la France, où il y a des montées d'environ six kilomètres à proximité pour s'entraîner. Je séjourne avec mes coéquipiers dans la résidence de l'équipe. Parmi mes compagnons, il y a un Américain (Jonah Killy, ndlr), un Néerlandais (Alexander Konijn, ndlr) et deux Britanniques (Harisson Wood et Oliver Knight, ndlr), en plus des Français. Nous communiquons en anglais, français et espagnol, donc j'apprends ces nouvelles langues.
Ma vie était similaire l'an dernier, en Italie, quand je faisais partie de Work Service (équipe Continentale italienne, ndlr). Je voyageais fréquemment les week-ends pour disputer des compétitions. Cependant, à Parme (Vénétie), je vivais seul.
Comment t'es-tu adapté à l'Europe lors de ton expérience italienne ?
Au début, l'adaptation a été un peu compliquée car beaucoup de choses changeaient pour moi : l'alimentation, la langue, l'entourage et même la compétition avec des épreuves bien différentes de celles en Colombie. Toutefois, j'ai travaillé dur pour m'adapter. Je me souviens avoir remporté ma première course en Italie seulement un mois après mon arrivée (la Coppa san Michele, ndlr).
Peux-tu revenir sur ton récent Tour de Bidasoa, terminé au septième rang ?
Le Tour de Bidasoa a été une course exigeante avec des coureurs espagnols d'un très bon niveau. J'ai terminé septième du classement général et meilleur jeune. Lors de la difficile première étape, j'ai souffert et perdu un temps précieux, mais je me suis senti de mieux en mieux jour après jour et le résultat final est excellent.
Je n'avais encore jamais couru au Pays basque, le terrain m'a fait bonne impression avec des arrivées ardues et techniques. Je suis heureux d'avoir découvert la région.
Auparavant, j'ai disputé le Championnat de Sabadell avec des cyclistes amateurs et espoirs, les deux étapes se terminaient en descente et n'épousaient pas vraiment mon profil de coureur.
Connais-tu tes prochains objectifs ?
J'ai un programme de courses jusqu'à la mi-juin. Je participerai au Tour de Navarre ainsi qu'au Tour de Castellón en Espagne, il n'est également pas exclu que je sois au départ de Paris-Troyes, le 6 juin, avec les professionnels.
Quel souvenir gardes-tu de ta participation au mondial de Louvain l'an dernier ?
Participer aux Championnats du monde Juniors a été une magnifique expérience. Cela avait toujours été l'un de mes objectifs. Porter les couleurs de la sélection nationale pour la première fois de ma carrière était une fierté. Cependant, j'ai connu deux chutes : l'une à l'entraînement et l'autre en course, ce qui m'a empêché de compléter l'épreuve.
Quel est ton rêve ?
J'ai de nombreux rêves. J'aimerai disputer un Grand Tour, j'adore le Giro et le Tour. Et pourquoi pas y lutter pour la victoire ?
PROPOS RECUEILLIS PAR AYMERIC PEZE