Sergio Chumil : "Je pensais ce rêve impossible"
En 2024, le Guatemala aura pour la première fois de son histoire un cycliste professionnel en Europe. Sergio Chumil courra l'an prochain pour Burgos-BH, après des résultats probants en Coupe d'Espagne amateurs pour sa deuxième saison sur le vieux-continent. Chumil revient avec nous sur le chemin parcouru.
Vainqueur à quatre reprises en Espagne cette année à Vigo, Navarre et Zamora mais aussi dans son pays où
il a remporté deux étapes du Tour du Guatemala UCI 2.2, le Guatémaltèque de 23 ans a connu une ascension fulgurante en 2023, lui qui avait déjà montré de belles choses en 2022 et 2021.
As-tu senti que l'apprentissage de 2022, t'a beaucoup aidé pour ta deuxième année ?
Malheureusement pour les coureurs de mon pays, il est n'est pas simple de courir en Europe. L'année dernière, c'était la première fois que j'allais en Espagne, cela a été très difficile. C'est un autre niveau en raison des parcours plus longs, du nombre de cyclistes dans les pelotons… cependant, ça m'a laissé une très bonne expérience pour mieux me préparer et améliorer certaines choses que nous avons peut-être mal faites en 2022.
Comment as-tu signé avec Burgos-BH ?
Tous les cyclistes qui faisaient partie de l'équipe Cortizo, avaient une belle opportunité. Comme annoncé précédemment, nous savions que nous serions la filiale de Burgos-BH. Cela m'a beaucoup motivé, c'était comme un plus pour nous tous.
Après le Tour de Zamora, Burgos-BH s'est rapprochée de moi et de l'équipe aussi. Nous sommes trois coureurs (Sinuhé Fernandez, David Delgado, ndlr) qui étaient chez Cortizo cette année à rejoindre Burgos-BH en 2024.
Où débuteras-tu ta saison ?
Je disputerai plusieurs classiques fin février à Murcie.
En 2024, aimerais-tu participer aux Championnats nationaux pour tenter de porter le drapeau guatémaltèque en Europe ?
J'aimerais beaucoup, mais cela dépendra aussi de l'équipe, du programme de courses et des conditions dans lesquelles nous nous trouverons.
Est-ce une fierté d'être le premier Guatémaltèque à évoluer à un tel niveau ?
C'était un rêve que j'avais depuis longtemps. Ici au Guatemala, le cyclisme a tellement besoin de soutien… Je pensais ce rêve hors de portée mais l'équipe Cortizo m'a ouvert les portes. C'est grâce à eux qu'aujourd'hui je peux dire que je pourrai faire partie d'une équipe professionnelle.
À ton retour au Guatemala, tu as rejoint l'équipe Hino-One-La red-Suzuki pour disputer ton tour national, comment s'est déroulée cette expérience ?
L'objectif principal était le Tour du Guatemala, l'épreuve majeure au pays et l'une des plus importantes d'Amérique centrale.
Le premier jour, la course est devenue incontrôlable. En Amérique, on courre différemment qu'en Europe. Nous avons malheureusement perdu la Vuelta le premier jour, parce que nous avons réagi trop tard. Toutes les équipes attendaient que nous contrôlions la course et assumions la poursuite derrière l'échappée, mais nous ne l'avons pas fait car nous avions également un coureur à l'avant. C'est pour cela que l'échappée a pris autant de champ. Les grands favoris se sont « enterrés » et ont tout perdu dans le peloton.
Mais tu as réussi à sauver ton Tour du Guatemala en remportant deux belles étapes, n'est-ce pas ?
Il ne nous restait plus qu'à viser des étapes en attaquant. Nous savions qu'il y en avait très peu au final et que chacune était importante. Le mieux aurait été de remporter le classement général, mais il n'y avait plus rien à faire. Ceux qui étaient dans l'échappée lors de la première étape s'étaient très bien préparés et étaient en très bonne forme. En cyclisme tout peut arriver...
Comment était le public lors de cette édition ?
Les supporters au Guatemala sont vraiment très agréables. Comme la Vuelta a été reportée de 15 jours, nous pensions que les fans seraient moins nombreux mais finalement non. Ils apprécient toujours le vélo et c'est vraiment très sympa à vivre pour nous. A certains endroits, ils étaient mêmes plus nombreux que l'an passé.
PROPOS RECUEILLIS PAR AYMERIC PEZE