Travis Stedman : ''Je ne crains pas de chuter grâce au motocross''
Champion national dans un pays où le sport roi est le rugby, Travis Stedman ne fait pas de bruit. Le 12 février dernier, le jeune membre de la réserve de Q36.5 a pourtant réglé au sprint Reinardt Janse van Rensburg. Ce jour-là, ses 20 ans ont eu raison de l’expérience de l'ancien poisson-pilote de Marcel Kittel puis de Caleb Ewan. Travis Stedman vit huit mois sur douze en Italie, loin de son Afrique du Sud, c'est le prix à payer pour accomplir ses rêves.
Travis Stedman fait partie de la génération 2002. Il court depuis l'an dernier pour la réserve de l'équipe Qhubeka devenue celle de Q36.5. 2023 était sa deuxième saison complète en Europe.
Comment as-tu débuté le cyclisme ?
J'ai d'abord fait du motocross quand j'étais plus jeune. J'utilisais alors le cyclisme comme un sport amusant pour me vider la tête, puis j'ai commencé à faire du vélo en compétition. Je pense que le motocross m'a apporté des aptitudes que j'ai transposées au cyclisme, principalement les réflexes rapides dans le peloton et l'impavidité. Je ne crains pas de chuter.
Enfant, qui admirais-tu ?
J'ai toujours considéré André Greipel comme l'un de mes sprinteurs préférés. J'aimais observer la puissance qu'il pouvait dégager lors d'un sprint massif et son style de course. C'était une légende du sport et l'un des premiers sprinteurs que j'ai connu lorsque j'ai commencé à regarder le cyclisme.
Penses-tu que Daryl Impey et Robert Hunter ont révolutionné le cyclisme en Afrique ?
Absolument ! Ils ont tant fait pour le sport, non seulement en Afrique mais aussi dans le monde entier. Grâce à leurs succès, ils ont inspiré les jeunes cyclistes et aidé les Africains à réaliser leurs rêves.
2023 n'aurait pas pu mieux débuter avec ce titre de champion national, racontes nous ce moment…
Les championnats nationaux sont toujours difficiles à disputer en début de saison, mais grâce à mon entraîneur, nous nous sommes suffisamment préparés pour être en bonne forme. La course me convenait bien et après quelques tours d'un circuit avec une courte montée et une section de vent de face au sommet, le groupe était suffisamment réduit pour que je puisse remporter le sprint à la fin.
Ce jour-là, tu t'es imposé dans un sprint en petit comité, es-tu un sprinter ?
Je suis plutôt un puncheur mais j'apprécie toujours les sprints massifs. Je pense que l'une de mes forces est que pour un sprinter, je peux m'accrocher dans une longue montée, ce qui me donne un avantage pour certaines étapes.
Où vis-tu la majeure partie de l'année ?
Je vis en Toscane dans une ville appelée Lucca. J'y suis basé de février à octobre chaque année. C'est l'un des côtés les plus difficiles du cyclisme de ne pas avoir une structure de soutien familial autour de soi comme les autres coureurs, mais ma famille vient de temps en temps, ce qui vaut toujours la peine.
2024 sera ta troisième saison en espoirs, quelles seront tes ambitions ?
L'année prochaine, je courrai à nouveau pour l'équipe Continental de Q36.5. J'espère réaliser le grand saut en fin d'année chez les professionnels. Mes objectifs sont d'obtenir de bons résultats constants et de décrocher ma première victoire UCI en Europe, ce qui m'aiderait à signer un contrat pour 2025.
PROPOS RECUEILLIS PAR AYMERIC PEZE